Restauration

Le monastère nécessite d’être constamment conservé et restauré, est un monument de grande envergure, 14 500 m² construits sur une surface fortifiée de 64 000 m².

Le Monastère de Saint Jérôme de Cotalba est un monument de grande envergure, 14 500 m² construits sur une surface fortifiée de 64 000 m², qui nécessite d’être constamment conservé et restauré par la famille propriétaire et dont le principal objectif est la restauration intégrale du monastère.

Depuis son acquisition par la famille Trenor, en 1845, après le désamortissement de Mendizabal, le monastère a fait l’objet de multiples et permanents travaux de restauration et de conservation, sans lesquels il ne serait pas arrivé de nos jours dans les conditions de conservation optimales dans lesquelles il peut être admiré.

Une donnée qui permet d’apprécier et de mieux comprendre la dimension de l’effort permanent de conservation du monument est que le monastère est l’un des rares de l’ensemble de la Communauté Valencienne qui, affectés par le désamortissement de Mendizabal, n’a pas dû être soumis à une reconstruction totale ou partielle, dans aucune de ses pièces et à aucun moment de son histoire.

À tel point que, de nos jours, l’architecture d’origine de chaque pièce peut être admirée telle qu’elle a été conçue, sans aucune reconstruction ou réinterprétation actuelle.

Actuellement, le monastère assure le traitement, l’exécution et le développement de divers plans architecturaux nécessitant une intervention intégrale, en vue de la restauration progressive et successive des secteurs et des pièces du monastère, dans lesquels il sera nécessaire d’intervenir à l’avenir afin de les conserver.

Tous les projets de restauration sont dirigés et coordonnés par l’architecte José Manuel Barrera Puigdollers, professeur titulaire à l’Université Polytechnique de Valence, en collaboration avec le Conseil Autonome de Culture de la Generalitat Valencienne et la Mairie d’Alfauir.

Certains de ces projets sont actuellement en phase d’exécution et il est prévu que leur exécution s’étende aux années à venir, en différentes étapes définies par ordre de priorité.

Ces plans d’intervention sont les suivants:

Plan Spécial d’Aménagement du Territoire et de Protection du Monastère

(2015-2016, en cours). Le document du plan spécial de protection (PEP selon son sigle en espagnol) inclut le catalogue, les fiches de protection, l’assèchement des sources, l’archéologie réalisée simultanément et le livre de recomposition historique du monastère à partir de ces données. De ce plan spécial se distinguent :

  • Analyse de stabilisation et interventions urgentes, notamment : Projet de stabilisation et renfort structurel du corps sud et est du monastère. (2016-2018, en cours d’exécution). Ce projet est divisé en trois étapes : Stabilisation du corps de style « Arma Christi » (en cours d’exécution), stabilisation de l’actuelle chapelle de la Vierge de la Santé (prévue), ancienne salle capitulaire et stabilisation du corps du chœur de l’église (prévue). Tous les projets ont déjà été autorisés par le Conseil Autonome de Culture.
  • Projet de récupération des corps au nord du monastère : Bâtiment de la soie ou nouvel hôpital datant de 1724, tour musulmane, ancien moulin, portique des pauvres, chapelle et dépôts du moulin. Plans informés par le Conseil Autonome de Culture selon cet ordre.

Ci-après sont détaillés, en ordre chronologique descendant, les actions de restauration, conservation et construction les plus importantes menées à bien dans le monastère, depuis sa fondation jusqu’à présent.

Mémoire chronologique de la restauration et la conservation du monastère

  • 2019-2020: Intervention au niveau de la chapelle de la Vierge de la Santé en vue de sa stabilisation ; intervention au niveau du chœur et du corps supérieur des toitures, en vue de la stabilisation de l’église. Récupération du bâtiment du nouvel hôpital datant de 1724 et de la tour musulmane (toutes ces interventions ont déjà été informées au Conseil Autonome de Culture).
  • 2019: Adaptation et ouverture au public de l’ancienne bibliothèque du monastère.
  • 2018-2019: Exécution de la phase I de stabilisation. Restauration des escaliers arrières de style « Arma Christi » en vue de leur ouverture au public en 2019. Partiellement subventionnée par le Conseil Autonome de Culture, en collaboration avec la Mairie d’Alfauir.
  • 2017-2018: Rédaction de projets de développement du Plan Spécial de Protection (PEP selon son sigle en espagnol) du monastère en vue de son exécution par étapes, pour la restauration progressive et successive des secteurs et des pièces du monastère, dans lesquels il sera nécessaire d’intervenir à l’avenir afin de les conserver.
  • 2016: Localisation et récupération archéologique des cryptes principales du monastère ; découverte de la crypte de la famille d’Ausiàs March, avec étude archéologique et adaptation pour les visites. Découverte et récupération archéologique de la crypte du chapitre central de l’église. Tout ceci avec l’autorisation et le suivi du Conseil Autonome de Culture.
  • 2015-2016: Conditionnement du sol de l’église en vue de son adaptation en tant que centre d’interprétation, accueil des visiteurs et salle culturelle, avec le soutien de l’Agence Valencienne du Tourisme, en collaboration avec la Mairie d’Alfauir. Ouverture des chapelles latérales, jusqu’alors cloisonnées et mise en place des reproductions de peintures du Frère Nicolás Borrás à leur emplacement d’origine, provenant du Musée des Beaux-Arts de Valence.
  • 2015: Adaptation du cloître supérieur, de la « cour des lions » et de la salle d’armes, en vue de leur inauguration et leur ouverture au public en mai 2015.
  • 2014-2015: Restauration intégrale du corps structural de la tour du prieur, avec le soutien du Conseil Régional de Valence et de la Mairie d’Alfauir. La tour se situe à l’extrême sud-ouest, près de l’étang agricole et des jardins romantiques, dans la partie ouest du monastère.
  • 2014: Adaptation et ouverture du réfectoire au public, au mois de juin 2014.
  • 2008: Restauration du corps de silos ou « sala garrofera » afin d’accueillir la salle de projection et d’interprétation du monastère, avec le soutien de la Direction Général du Tourisme d’Intérieur du Conseil Autonome de Culture de la Generalitat Valencienne et de la Mairie d’Alfauir.
  • 2005: Autorisation du Conseil Autonome de Culture, le 26 mai, d’instauration d’un régime de visites du public. Le monastère est ouvert au public au mois de mai 2005, sur décision du Conseil Autonome de Culture de la Generalitat Valencienne.
  • 2004: Projet d’adaptation des zones visitables du monastère par l’architecte María Domínguez Calabuig. Travaux d’adaptation, signalisation, sécurité et éclairage en vue de l’ouverture du monastère au public. Réhabilitation de l’accès au moulin à huile à partir de la salle capitulaire, en vue de son ouverture au public.
  • 1998-2001: Organisation de présentations archéologiques dans le sous-sol de l’église par le Conseil Autonome de Culture de la Generalitat Valencienne, achevées au mois de septembre 2001.
  • 1994: Le monastère est déclaré Bien d’Intérêt Culturel (BIC) le 24 mai, par le décret 
nº 93/1994 de la Generalitat Valencienne.
  • 1960: Au cours de cette décennie a eu lieu la restauration de la partie gothique de l’aqueduc, située à l’extrémité nord-ouest du monastère. Exécution des fontaines décorant la citerne centrale présente dans la cour des orangers et de l’artisanat en fer forgé du puits, dans la même cour.
  • 1940-1950: Restauration du monastère après la guerre civile espagnole, après avoir servi d’hôpital militaire et ayant été endommagé dans son ensemble. Les principales interventions seraient la restauration du cloître inférieur, sérieusement endommagé, afin de le ramener à son état d’origine et remplacement des pièces murées par des baies vitrées, afin d’être utilisées comme chambres d’hôpital. Les portes de nombreuses pièces seraient restaurées en artisanat de bois et le monastère serait à nouveau meublé, une bonne partie des tableaux et des meubles qui le décoraient ayant disparu.
    1910: Réalisation, au cours de cette décennie, des jardins romantiques, du lac artificiel et d’importantes améliorations du monastère, telles que la couverture du cloître supérieur par des baies vitrées en vue d’une meilleure conservation du propre cloître et de ses sculptures gothiques et de la Renaissance, totalement à l’abri de l’extérieur. L’actuelle chapelle de la Vierge de la Santé a également été remodelée en style néo-gothique.
    1900: Au cours de cette décennie, les dommages de l’église ont été réparés et la toiture du presbytère a été modifiée. Les canalisations et les réseaux d’eaux ont été modernisés.
  • 1890: Incendie, au cours de cette décennie, de la chapelle de la Vierge de la Santé et la chapelle majeure, démolition et dommages du presbytère de l’église.
  • 1880-1881: Restauration de l’arcade de l’aqueduc par Federico Trenor y Bucelli.
  • 1846: Acquisition du monastère, des terres annexes et des droits d’accès à l’eau par Tomás Trenor Keating. Restauration du monastère après son acquisition par la famille Trenor.
  • Autres interventions constructives historiques (données extraites des actes capitulaires)
    1820: Première sécularisation du monastère. Inventaire des biens et des effets. Construction de cloisons pour la chambre du noviciat, haute galerie est, 4ème niveau.
  • 1819: Nouvelles des travaux du noviciat.
  • 1815: Installation des vitraux de la cellule du prieuré et du réfectoire.
  • 1795: Ajout du portique adossé à la cour des orangers, sur la façade originale du XVIIº siècle, composé des arcs surbaissés, la terrasse supérieure ayant été supprimée et recouverte afin de constituer cette cour.
  • 1790: Autorisation d’entamer les travaux dans cinq cellules.
  • 1786: Évier du réfectoire.
  • 1787: Ajout à la cellule du prieuré. Extension des accès pour la cavalerie. Porte majeure sur le portillon de l’extrémité nord, au profit du chemin.
  • 1782: Mise en place du sol du cloître supérieur et sculpture des fleurons des arcs.
  • 1777: Découpe des gradins du presbytère afin d’accroître l’accès à la chapelle latérale de la Vierge de la Santé.
  • 1776: Dallage du réfectoire en briques.
  • 1773: Rénovation du réfectoire et du chœur de l’église par des moines italiens. Ajout d’une arche haute au chœur.
  • 1768: Réalisation d’une cellule proche de celle du prieur, précédemment du Père Castillo.
  • 1765: Déplacement du pressoir sous la procure.
  • 1762: Démolition des voûtes et changement des toitures de l’église, qui est élevée de 13,5 à 19,73 m.
  • 1758: Réalisation de la chapelle majeure près de celle de la Vierge de la Santé.
  • 1753: Réalisation de la chapelle de la Vierge de la Santé dans la cour sud-est.
  • 1744‐1755: Reconstruction du cloître de la galerie nord en ruine.
  • 1745: Important tremblement de terre qui a ruiné une partie du monastère, provoquant des dommages dans l’église, la tour majeure et la voûte supérieure dont se détache la première couronne.
  • 1739: Prolongation des cellules de la tour du prieur et des espaces adjacents. Construction du nouveau noviciat. Démolition de l’escalier d’accès au grenier. Cellule du prieur sur l’ancienne infirmerie. Prolongation des cellules sur la terrasse (espace couvert de l’aile ouest).
  • 1737: Levée du corps de l’est en vue de la construction de cellules (4ème niveau).
  • 1731: Réalisation de la cellule du prieur au premier étage de la tour du prieuré.
  • 1730: Réalisation de la cellule du Père enfant.
  • 1724: Destruction de l’ancien hôpital intérieur et début de sa construction au nord.
  • 1712: Élévation du moulin afin de stocker la soie.
  • 1711: Mise en place du toit du moulin à huile.
  • 1683‐1704: Début des moindres travaux dans les cloîtres supérieurs, dans les galeries nord et ouest, mais qui incluent un certain style baroque, par la suite adapté au néo-classique. De cette époque doivent dater les peintures de fausses briques que l’on peut observer sur tout l’édifice, actuellement dissimulées par une peinture superposée.
  • 1703: Travaux dans le magasin et le moulin à huile.
  • 1702: Mise en place d’un pilier octogonal dans l’actuel moulin à huile, en raison de l’état de ruine des voûtes supérieures. C’est probablement de cette même époque que date le renfort des arcs parallèles par de gros pilastres.
  • 1701: Élévation et extension du four, du moulin et du portique des pauvres.
  • 1693: Travaux du cloître des « Hermanos de la Escuela » (Frères de l’école) ; galerie nord.
  • 1691: Couverture des cloîtres qui étaient en tuiles apparentes.
  • 1689: Construction de la galerie du « Transagrario » par Francisco Padilla et de la chapelle majeure, aujourd’hui en ruines.
  • 1683‐1698: Construction du portique de l’église en tant que contrefort.
  • 1644: Important tremblement de terre qui a détruit une partie du bâtiment.
  • 1639: Important tremblement de terre dans la zone qui a détruit différentes parties du monastère.
  • 1578: Mise en place du retable du Père Nicolás Borrás sur le fonds de l’abside actuelle.
  • 1515‐1520: Début de la transformation de l’abside polygonale en l’actuelle, avec augmentation de sa hauteur. Réalisation d’arcs périphériques d’éclairage (5+7+5).
  • 1504-1510: Réalisation du cloître supérieur de style Renaissance, galerie est (Pere Compte, Joan Corbera et Francesc Baldomar). Marques : Chevilles cylindriques croisées sur la partie haute du cadre ; chapiteau en colimaçon, petites marques décoratives en forme d’ongle gravées dans la pierre, signature de Pere Compte, et division des pans latéraux des portails, coïncidant avec ceux de la collégiale de Gandie, Cotalba et le Palais de la Generalitat Valencienne. Marque des tailleurs de pierre au niveau de l’ange gauche de la porte de style « Arma Christi ».
  • 1505: Importants dons de la duchesse de Gandie, María Enríquez de Luna. Achèvement du cloître supérieur gothique en sa partie sud et est, construction de la citerne du monastère dans la cour des orangers.
  • 1499: Apport économique de Frère Cristóbal de Gradi afin que les travaux du réfectoire soient achevés en six ans.
  • 1497: Construction du cloître supérieur, galerie sud.
  • 1491: Achèvement des travaux de l’aqueduc gothique du monastère.
  • 1485: Début des travaux de l’aqueduc gothique du monastère à partir de la fontaine de Batlamala.
  • 1399: Construction d’un étang afin de collecter l’eau de la source de Canelles dans la zone sud, près de l’actuel mur crénelé de la place d’accès.
  • 1388: Autorisation de l’évêque de Valence de déménager le monastère de la Plana de Xàbia à Cotalba. Rachat des terrains aux maures qui les habitaient. Début des travaux de construction d’un petit monastère annexe. Autorisation préalable de l’évêque de Gata datant de 1385.

Avant 1385, lorsque le Père Francisco Castillo raconte qu’Alphonse « Le Vieux » construisait un petit et modeste monastère provisoire afin d’accueillir les moines en provenance de Xàbia, pendant les travaux de construction du monastère principal, la commune de Cotalba ou Tossalet de Cotalba existait déjà. Ce monastère provisoire existe encore, en partie, à l’intérieur de l’enceinte du village musulman.

L’origine de ce village serait une colonie romaine, par la suite convertie en village maure, avec sa propre casbah fortifiée et des constructions résidentielles des nobles.

Les bâtiments suivants ont, en partie, été utilisés et intégrés à la construction du monastère:

  • Bains mauresques sous la cour des orangers.
  • Tour mauresque de l’extrême nord-ouest.
  • Tour mauresque arrière de la cuisine.
  • Corps de la salle d’armes provenant d’une ancienne maison noble.
  • Tour fortifiée sur le sommet nord-est.
  • Village musulman latéral, tour d’Alfauir, lavoirs, enclos et logements.
  • Vestiges de l’aqueduc de cette époque.
  • Tour adossée à l’aqueduc, utilisée comme abattoir.